De l'urgence climatique à l'inaction humaine
Ici, je ne vais pas vous parler de l'urgence climatique, beaucoup de personnes en savent beaucoup plus que moi. Par contre, cela fait quelques temps que je me dis que ce n'est pas en restant les bras croisés que les choses vont aller dans le bon sens.
En France, nous l'avons vu lors des élections présidentielles de 2022, aucun des candidats, n'avaient un programme en phase avec l'objectif de rester en dessous des fameux 1,5°C, qui rendraient notre Terre encore habitable. Habitable, oui, mais pas de la même manière qu'aujourd'hui, donc difficilement soutenable à l'échelle humaine.
L'inaction politique, va de même avec l'inaction du secteur des affaires, les grands groupes changent de logos, pondent des rapports RSE pour nous dire qu'ils font des efforts. Une belle preuve de greenwashing à grande échelle.
Mais alors que faire ?
“Soit le changement que tu veux voir dans ce monde” - Ghandi
Cette citation de Ghandi prend tout son sens face aux enjeux environnementaux. De plus en plus de personnes se posent la question de comment mettre plus de sens dans leur vie, majoritairement par leur travail. On a pu voir récemment des jeunes diplômés d'agro Paris tech appeler à déserter le monde de l'entreprise pour renouer vers un avenir plus durable.
Malheureusement, je pense que cette fuite ne sera pas bénéfique. En 2018, j'ai signé avec beaucoup d'autres étudiants de grande école, l'appel pour un réveil écologique dont je vous pose deux extraits ici :
« En tant que diplômé, Je suis conscient que le changement climatique, l'effondrement de la biodiversité et l'épuisement des ressources vont avoir un impact majeur sur chaque aspect de nos vies et que les moyens mis en œuvre pour y faire face ne sont pas à la hauteur.
Je déclare donc ici refuser de contribuer par mon travail à l'accélération des crises environnementales et sociales. Au contraire, je souhaite mener une activité professionnelle cohérente avec l'urgence écologique, en mettant mon temps et mon énergie au service de projets qui construisent une société soutenable et socialement juste. »
4 ans plus tard, j'ai monté mon entreprise de vêtements dans une logique d'économie circulaire, j'ai travaillé pour une startup spécialisée en tracking de consommation d'énergie et pour la multinationale considérée comme la multinationale la plus engagée de France sur ses questions.
Nous sommes donc devant un choix à faire : est-ce que je veux aider face à ses problématiques, ou non.
Dans tous les cas, le changement lui est en marche. Et c'est une excellente chose.
Les entreprises qui ne passeront pas le cap finiront comme Kodak
Vous connaissez Kodak ? Cette entreprise qui a fait fortune en vendant des pellicules photos ? Elle a refusé de voir que le monde passait à la photo numérique et que seule une poignée de passionnés voulait rester à l'argentique. Kodak a refusé de suivre le mouvement avant de changer d'avis mais trop tard.
Pourquoi je vous parle de cela ?
De plus en plus de jeunes diplômés qualifiés sont en quête d'un emploi en lien avec leurs valeurs. Et beaucoup en quête d'un lien avec l'écologie.
Certaines entreprises climaticides ont d'ailleurs du mal à embaucher des profils spécifiques à cause de cela.
Et surtout, l'environnement startup attire de plus en plus de personnes car l'ambiance a l'air plus sympa que dans l'ancien monde.
De plus, l'univers startup attire de plus en plus de capitaux et de plus en plus d'entrepreneurs partagent leurs valeurs et leurs quêtes d'un avenir plus vertueux. Greenwashing de masse ou changement de modèle économique, ça sera au marché de trancher.
L'hypercroissance comme moteur d'un avenir plus radieux
Ce qui attire dans l'univers Startup, c'est sa capacité d'hypercroissance.
Et oui, entre 1% de croissance ou 30% de croissance par an, où voudriez-vous investir ?
Certes mais le milieu startup est dangereux.
Ok, petit calcul :
1% sur 10 ans pour 1000€ →1104,62€
30% sur 10 ans pour 100€ →1378, 58€
Donc même en prenant en compte que vous investissez dans 10 startup 100€ et que 9 se plante, vous êtes mieux qu'avec une entreprise qui a une croissance de 1% par an.
Maintenant, parlons d'un vrai sujet.
Pourquoi ne pas utiliser cette hypercroissance sur un sujet plus important que la thune, j'ai nommé notre mère Nature.
Prenons une entreprise lambda qui la première année arrive à réduire la consommation d'une entreprise de 10tonnes de CO2 équivalent soit l'impact d'un français. Si sa croissance augmente de 30% par an, dans 10 ans, elle aura un impact de 136,85 tonnes de CO2 par an. Soit environ 14 fois plus. Par an. Sans compter les effets cumulés des années précédentes.
Mais sinon, il se passe quoi si cette entreprise se fait racheter par un géant ?
Je vois deux points positifs :
Cela veut dire que le marché est prêt à passer sur des enjeux plus vertueux.
Et surtout si l'entrepreneur est droit dans ses bottes et ne s'achète pas un yacht pour frimer, il aura les moyens de relancer un projet qui pourra être encore plus vertueux et inspirant.
Surtout qu'il n'a jamais été aussi simple de se lancer.
Jamais aussi simple de se lancer
Par les avancées technologiques de ses dernières années, lancer son business est de plus en plus simple. Mais cela sera un article complet à écrire :)
Ok, c'est sympa tout ça, mais je ne suis pas entrepreneur et ne souhaite pas me mettre à mon compte, je fais quoi ?
Je pense que chaque personne qui souhaite rapprocher son activité professionnelle de ses convictions écologiques peut arriver à trouver moyen de le faire. Comment ? Vous êtes sûrement mieux placer que moi pour y répondre.
J'espère que cet article vous aura plus et donner envie de réfléchir à votre activité professionnelle. N'hésitez pas à me laisser en commentaire vos impressions et réflexions.
Merci d'avance !
Article extrêmement intéressant, bien structuré et agréable à lire.
J'ai tiqué lorsque tu écris "Malheureusement, je pense que cette fuite ne sera pas bénéfique." concernant l'appel des étudiants à quitter leurs études d'ingénieur (j'ai vu la vidéo de leur discours qui m'a beaucoup ému et donné d'espoir).
Je pense au contraire qu'elle sera bénéfique, car certains secteurs plus vertueux manquent de bras. Je pense en particulier à l'agriculture biologique véritable (petites productions), à l'éco-construction véritable (matériaux naturels), et le low-tech qui nécessitent tellement de main d'œuvre. Il y a trop d'ingénieurs qui sortent d'écoles chaque année et pas assez de paysans. Leur appel est une façon d'équilibrer la balance, sans pour autant que tous les ingénieurs désertent ;)
Bonne continuation dans tes entreprises Régis, tu fais partie des acteurs de demain !
Alexandre